
Descriptif
du jeu par Evaldas
Le
31 octobre 1898 ( la veille de la Toussaint ), en Grande Bretagne, au
pays de Galles pour être plus précis, une jeune fille,
Koudelka Iasant arrive au monastère Nemeton. Au lieu d'un
accueil majestueux, elle rencontre un aventurier (Edward Plunkett)
gravement blessé et subit immédiatement l'attaque d'une
créature abominable. Les deux personnages apprennent tout de
suite la présence d'une force surnaturelle qui s'est
emparée de la « maison de Dieu ». Tout en fouillant
ce lieu maudit, un prêtre ( James O'Flaherty ) les rejoint. Ils
décident de mener l'investigation pour se rendre compte de ce
qui est arrivé à ce lieu sacré.
Le jeu a paru en 2000, autrement dit, vers le début de
l'ère PlayStation 2. Hiroki Kikuta, ex-compositeur de
Squaresoft, s'est résolu à changer la nature des jeux de
rôle qui lui paraissaient incohérents et stagnants. C'est
pourquoi il a donné naissance à son « grand opus
» qui combine les éléments des jeux de culte comme
« Resident Evil » (ou plutôt « Alone in the
Dark 4 ») et une mécanique de combat comme « Final
Fantasy ». « Koudelka » est beaucoup plus proche des
jeux de rôle standards que l'expérience « Parasite
Eve » de Squaresoft. Les combats dans « Koudelka »
s'appuient sur le « système de grille » où
chaque personnage est placé sur un tableau d'échecs et ne
peut se déplacer que sur un certains nombre des champs. Les
règles du combat sont nombreuses et difficiles à
apprendre pour quelqu'un qui ne s'est jamais amusé avec un jeu
de rôle.
D'autre part, dans « Koudelka », contrairement aux
ludiciels cités ci-dessus, les combats n'ont presque rien
à voir avec la jouabilité ordinaire, comme s'ils
étaient tirés d'un jeu complètement
différent ; ce n'est pas un défaut, mais ceci
déracine pratiquement toute l'angoisse et la peur que le jeu
peut bien provoquer avec son mode « hors combat ». Les
personnages cumulent des points d'expérience ( il y a huit
catégories qui définissent l'une de leurs
caractéristiques particulières comme la vitesse, la
force, la puissance de la magie etc.), et reçoivent parfois
après les luttes réussies des provisions, des armes ou
des armures. La variété des ennemis est
stupéfiante : il y en a une vingtaine, et une dizaine de boss ;
ils sont tous sensibles à l'un des cinq éléments
de la magie ( terre, eau, feu, air ou soins ). Il est aussi à
noter que bien des événements ne sont annoncés
qu'avec quelques lignes en bas de l'écran ( comme par exemple
« Lorsque vous montez l'escalier, un homme armé vous
attaque » etc... ) Ceci marche très bien pour
économiser les ressources d'ordinateur, mais certainement pas
pour augmenter le taux de frissons…
Le mode régulier du jeu ressemble à celui de «
Alone in the Dark 4 ». La caméra fixe, les décors
de qualité ( si l'on prend en compte que c'est un jeu PS1 ),
l'environnement morne et lugubre, et l'absence de la musique _ toutes
ces caractéristiques créent l'ambiance conforme aux
standards « survival horror ». En plus, il n'y a qu'un seul
personnage ( Koudelka ) que l'on peut contrôler ; les autres ne
sont présents que pendant les scènes vidéo et les
combats. Il faut également ajouter l'absence des ennemis dans le
mode normal, ce qui fait que Koudelka erre dans l'immense
monastère toute seule… Les combats éclatent au
hasard (toutes les 2-3 minutes environ, ce qui rend difficile d'admirer
la beauté du monastère), les ennemis sont choisis de la
même manière.

Le
scénario, quoique avec quelques moindres défauts, est
exceptionnellement bien fait. Tous les dialogues sont
complètement sonorisés ( les acteurs français ont
très bien fait leur travail ), les séquences vidéo
sont d'une qualité incroyable - ceci explique pourquoi le jeu
est étendu sur 4 CDs malgré sa courte durée ( 12
heures environ ). Les scènes vidéo ( celles qui sont
produites à l'aide du moteur graphique du jeu même )
présentent une qualité extraordinaire des mouvements des
personnages ( comme s'ils étaient de vrais acteurs ) et des
dialogues très soigneusement élaborés. Les
aventuriers ont des objectifs différents et ne semblent pas
être très concernés l'un par l'autre. Le fait
d'assister à des suicides, d'écouter l'histoire d'une
ex-fille de joie, d'apprendre l'application pratique de certains outils
de torture et d'observer des querelles entre un ecclésiastique
passionné et un athéiste ardent indique un
scénario destiné au public adulte. Le défaut le
plus important - certains personnages sont comme la cinquième
roue du carrosse : leur utilité dans le scénario est
infime, parfois même nulle.
Le fond musical est plutôt décevant : deux mélodies
joviales du « mode combat » viennent très vite
à lasser. La variété de musique n'est
présente que pendant certaines scènes vidéo et
conversations des personnages. Les contrôles 2D sont une pratique
choquante pour un jeu avec les décors fixes. Même
après les longues heures il est pénible de
contrôler Koudelka, surtout si elle ne réagit pas toujours
aux pressions des boutons.
En somme, le jeu vaudra la peine pour sa belle histoire, la
présentation des personnages et l'ambiance qui est
sûrement « survival-horrifique ». Bien que «
Koudelka » puisse être surnommé « un jeu
d'action d'horreur & survie», l'action toute seule n'est pas
suffisante pour attirer l'attention.
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