Dead Space

Descriptif
du jeu par Sid et Zombiedu05
Le monde du jeu vidéo se compose de trois types de
développeurs. Il y a tout d’abord ceux qui, quelque soit
le genre auquel ils s’essaient vont réaliser quelque chose
de mauvais par manque de budget ou de savoir faire. Il y a ensuite ceux
qui ne vont faire du bon boulot mais dans un seul et unique genre.
Viennent enfin ceux qui font de n’importe quel projet une
réussite totale au final. Les gars de chez Viscéral Games
(anciennement EA Redwood Shores) font clairement partie de cette
dernière catégorie et après un excellent Les
Simpsons : Le Jeu changent complètement de registre en
s’attaquant ici au Survival-Horror avec Dead Space. Attachez vos
ceintures, embarquement imminent pour l’USG Ishimura !

Année
2500, la terre n’ayant plus de ressources les hommes sont
obligés d’aller les chercher dans l’espace. Vous
incarnez Isaac Clark, un mécanicien envoyé avec une
équipe de techniciens à bord du vaisseau minier USG
Ishimura pour comprendre pourquoi il a cessé
d’émettre. Evidemment, une fois arrivé à
bord de l’appareil, les choses vont rapidement prendre une
tournure négative. En effet non seulement votre navette à
des soucis techniques l’empêchant de redécoller mais
en plus, la quasi-totalité de l’équipage de
l’Ishimura s’est transformé en monstres pour le
moins vindicatifs. C’est donc à vous de jouer pour
découvrir non seulement un moyen de s’échapper de
cet enfer mais également retrouver votre petite amie qui est
perdu quelque part dans les méandres du vaisseau. Voila pour le
scénario du jeu qui ne manquera pas de rappeler le suffocant
long métrage « Event Horizon » de Paul WS Anderson.
Entrons maintenant dans le
vif du sujet avec le gameplay du titre. Pour celles et ceux qui ont
déjà joué à Resident Evil 4 la
maniabilité ne posera aucun problème. En effet les
développeurs ont ici repris les principales composantes de la
jouabilité du soft cité auparavant. On retrouve ainsi
pêle-mêle de la vue à l’épaule ou bien
des séquences d’actions contextuelles à effectuer
lorsqu’un ennemi nous attrape. Cependant là ou le titre de
Capcom se révèle parfois irritant, Dead Space rend les
choses beaucoup plus simples en nous permettant par exemple de tirer
tout en courant. Finalement, le seul gros défaut que le jeu
n’a pas emprunté à son modèle est le fait de
pouvoir faire un demi-tour rapide sur soi, chose pourtant pratique
lorsque un endroit devient trop peuplé d’ennemis. Autre
grande force du jeu, son intégration quasi-parfaite du HUD. En
effet ici point d’inventaire stoppant l’action, lorsque
vous désirez voir vos items il faudra ouvrir un menu qui
s’affichera sous forme holographique devant vous. Il en va de
même pour la barre de vie qui se trouve directement
intégrée dans la combinaison de Isaac ou bien du chemin
à suivre pour aller aux objectifs qui prendra la forme
d’une sorte de rayon vous sortant de la main et vous indiquant le
chemin si jamais vous êtes perdu. Et vous perdre, croyez moi que
vous ne voudrez pas vraiment que cela vous arrive tant les monstres
peuplant l’Hishimura sont méchants et vicieux.

Tenace
est le premier adjectif qui vient à l’esprit quand on
croise les fameux nécromorphs déambulant dans les
couloirs sombres du vaisseau. Petits, grands, collés à
des murs, ils chercheront tous à vous mettre en charpie et
n’hésiteront pas à utiliser leurs griffes
acérées pour parvenir à leurs fins. Inutile de se
cacher, ces bestioles sont beaucoup trop intelligentes et
n’hésiteront pas à passer à travers les
conduits de la ventilation pour vous envoyer ad patres. Heureusement
vous disposez d’un arsenal conséquent pour vous
défendre. Il y a tout d’abord les armes, customisables en
échange de points de force et s’acquérant contre
des crédits disponibles un peu partout dans les couloirs de
l’Hishimura. Celles-ci étant variés (mitraillettes,
lance flammes, lance scies-circulaires, etc…) et
possédant un tir secondaire vous n’êtes pas
prêt de vous ennuyer avec. Vous aurez également deux
autres capacités rapidement indispensables et tout aussi
customisables que les armes, à savoir la
télékinésie et la stase. Si la première
vous est utile pour balancer des objets sur vos ennemis ou bien pour
ouvrir certaines portes spéciales, la seconde va vous permettre
de ralentir ce que vous ciblez. Vous pourrez ainsi réaliser
certaines énigmes ou bien calmer un bref instant les ardeurs
d’un nécromorphe un peu trop zélé.
Parmi
les quelques autres trouvailles sympathiques du gameplay nous pouvons
aussi citer certains passages en gravité zéro. Dans ce
genre de scène on perd rapidement le sens de l’orientation
quand on se fait poursuivre par des ennemis et que l’on saute sur
les murs ou au plafond pour s’en dépêtrer. Sans vous
en révéler beaucoup sachez que vous pourrez
également marcher en dehors du vaisseau, avec un risque de perte
totale d’oxygène, ou bien que vous aurez l’occasion
de détruire des astéroïdes dans une séquence
de shoot. Sinon pour en revenir aux ennemis il est bon de savoir que
pour vous débarrassez de ces derniers il va falloir trouver
mieux qu’un classique tir dans la tronche. En effet dans Dead
Space, et comme l’indique si bien la jaquette, il va falloir
faire du démembrement tactique pour survivre. En découle
forcément un jeu gore et mature qui ne plaira et ne conviendra
pas à tous les publics.

Cela est d’ailleurs fort bien dommage tant l’enrobage est
excellent. Tout d’abord graphiquement le soft est une
véritable tuerie (au sens figuré hein…) les
textures sont réalistes, les environnements très
variés et les animations criantes de vérité. Pour
peu que vous bénéficiez d’un
téléviseur Haute-Définition vous aurez par moments
l’impression de regarder un film. Et ce n’est pas la
bande-son, absolument fabuleuse qui viendra contredire cela. En plus de
posséder un doublage français convainquant et des
musiques orchestrales très cinématographiques
signées de la main de Jason Graves (à qui l’on
devait notamment celles de Blacksite) Dead Space possède les
meilleurs bruitages que l’on ait vus depuis belle lurette dans un
jeu vidéo. Chaque bruit de pas, grognement ou bien écho
audible dans le vaisseau est un régal appuyant totalement
l’ambiance si délicieusement glauque du soft. Cet aspect a
d’ailleurs tellement été poussé que lors de
vos pérégrinations hors du vaisseau, les coups de feu de
vos armes et vos pas seront atténués à cause du
manque d’air.
Venons en maintenant à la durée de vie du soft qui
est…pas mauvaise du tout ! En effet l’aventure est
découpée en douze chapitres et vous devriez en mettre
autant d’heures pour arriver au bout de votre périple ce
qui n’est pas mal quand on voit la quantité de jeux
sortant actuellement et se finissant en moins de sept heures. En plus,
libre à vous de le recommencer avec des nouvelles armes ou bien
des tenues bonus pour découvrir des documents que vous auriez
loupé lors de votre premier passage ou bien tout simplement pour
aller charcuter du nécromorphe.

En bref…
Coup d’essai, coup de maître pour Electronic Arts. A
l’occasion de leur toute première incursion dans le milieu
du Survival-Horror, les gens de chez Visceral Games nous ont
livré une aventure parfaitement maîtrisée et digne
d’entrer dans le milieu très fermé des grands jeux
d’horreur aux cotés de Resident Evil et de Silent Hill.
Alors certes le jeu mise énormément sur l’action,
certes il possède quelques petits défauts gênants
l’immersion (comme un héros totalement muet) ou bien une
certaine redondance passée la moitié du jeu mais
l’aventure est tellement bien foutue qu’on aura vite fait
de ne plus y penser. Au final, retenez simplement ceci, Electronic Arts
gagne une place de poids dans un domaine qu’il connaît
maintenant sur le bout des doigts, Visceral Games s’assure un bel
avenir dans le monde du jeu vidéo pour encore un bon moment avec
notamment l’annonce récente d’un Dead Space sur Wii
et nous, joueurs, venons tout simplement de gagner LE meilleur
Survival-Horror des consoles nouvelles génération.
A bons entendeurs, salut.
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